Il/Elle est égoïste : pas si simple – Quand le moi tue le nous
“Il/elle est égoïste” – Pas si simple !
Quand le moi tue le nous !
Partages, échanges, confidences, communication, dialogue etc ….
Tous ces mots dont nous rabattent les oreilles les professionnels du couple, nous semblent aller de soi dans nos vies conjugales. C’est évident, bien compris, et cependant il est des jours ou ce n’est pas si simple, voir même impossible.
Impossible en effet de laisser la place à l’autre !
Alors dans un couple comment faire, lorsque le MOI l’emporte sur le nous ?
En entretien, mais pas que … je remarque bien souvent que beaucoup de personnes commencent leur phrase par « MOI, je pense, MOI je crois, MOI j’aime … »
Moi, moi, moi !! … comme s’il fallait appuyer, insister, de peur de ne pas être entendu, reconnu dans ce que l’on vit.
Cette peur de ne pas être reconnu, fait que bien souvent dans des relations de couple, il est difficile de laisser un espace à l’autre.
On pourrait en effet perdre sa place !
Or l’accueil, l’écoute de ce que pense ou dit notre conjoint est impossible si ce sentiment de peur vient s’immiscer dans notre couple.
Lors de mes entretiens, je constate que cette peur, cette attitude de crispation sur ce MOI, est lié au fait de ne pas avoir eu le sentiment d’avoir eu sa place : en famille, dans une fratrie, scolairement ou au moment de l’adolescence lorsqu’il s’agit de vivre en bande, professionnellement …
Ou bien, il nous a été donné tellement de place (enfant unique, valorisation excessive, « popularité ») qu’il est difficile une fois en couple d’en laisser un peu à l’autre.
Plus grave, des évènements traumatisants (inceste, accident…) aussi peuvent empêcher une ouverture à l’autre. On reste inconsciemment recroquevillé sur sa douleur.
Dans tous ces états de faits, la communication devient compliquée, le ton est défensif, on argumente, on justifie … on doit protéger son « pré carré », comme si l’on avait peur d’être dilué dans la pensée ou la vie de l’autre. Nous sommes dans des bulles…
Il ne s’agit pas de tout accepter, mais juste de considérer la demande, l’avis de notre conjoint.
Osons l’entendre, sans élaborer dans notre esprit une contradiction, une objection qui nous donne le sentiment d’exister !
Cette difficulté se retrouvera aussi dans la sexualité, puisque c’est une communication.
Je prends pour MOI, ou garde pour MOI … Dans les deux cas je contrôle pour MON plaisir.
De quoi ai-je peur ? Voici la question à poser, à se poser, à discuter.
Puis prendre conscience de ce fonctionnement qui est pour la plupart du temps, tout à fait inconscient, c’est notre langage … Travailler l’estime de soi, la confiance en soi, en l’autre …
Dans l’unique but d’être plus heureux, pour que la relation passe alors au NOUS : deux entités bien distinctes, enrichies de l’apport de l’autre.