Inceste : Enfin on en parle…

Enfin on parle ….  !                                   

Enfin on parle de l’inceste et pas que dans les cabinets des conseillers conjugaux, thérapeutes de couples, psychologues, psychiatres etc …

C’est aujourd’hui un sujet qui est jeté à la face de tous, un constat terrifiant, insupportable : oui l’inceste est une pratique courante, puisqu’en moyenne deux élèves par classe en sont victimes !

On ne le dira jamais assez, c’est une déviance pratiquée dans tous les milieux.

Camille kouchner (La familia grande- Seuil) ), mais aussi Mathilde Brasilier (le jour, la nuit, l’inceste. Lharmattan) appartiennent à ces milieux éduqués, cultivés. Ce sont des milieux ou l’on peut vivre très heureux, il y a souvent plus que moins. « On vivait dans un petit paradis » (M.Brasilier).  Comment voir ? Comment soupçonner un tel drame, dans ces milieux où tout semble heureux ?…

L’inceste est aussi présent dans les milieux de la petite ou moyenne bourgeoisie. Là aussi, difficile de voir ses enfants en souffrance. Ils se « contiennent », la loyauté envers leurs parents, leur milieu, rend impossible de briser la vitrine, d’oser casser l’image donnée par la famille. Ils ne laissent rien apparaitre de ce qu’ils subissent, n’étant peut-être même pas conscients qu’ils subissent ou ont subi des abus …Toutes ces raisons, nous font passer nous adultes à côté du drame qu’ils vivent.

“Les auteurs d’abus proviennent cependant plus souvent de milieux plus fragiles, de milieux relativement carencés, défavorisés, marginalisés et socialement stigmatisés” (Yves-Hiram Haesevoets). Les enfants y sont observés plus que d’autres par les services sociaux, par les associations d’aide à l’enfance, qui les placent lorsque surgit le soupçon.

Y aurait-il alors des enfants « privilégiés » et d’autres pas ? Et comble de l’ironie pour une fois, ce sont les enfants « heureux », aisés, qui sont « abandonnés » à leur sort, car pris dans le piège d’un filet doré !

On voit bien alors que l’inceste n’est pas qu’un problème de milieu, d’éducation, de culture. Mais une déviance, une perversité sexuelle, une maladie qui touche tout type de personne, de milieu.

Une maladie parfois transmissible …. “Des chercheurs ont démontré que le parent abuseur (généralement le père), tout comme le parent non abuseur (généralement la mère), seraient souvent eux-mêmes des survivants de l’inceste. Mais ils constatent aussi que “seulement 30% des individus victimes, reproduisent l’agression sur leurs enfants. Dès lors, il serait intéressant de pouvoir mettre en évidence les mécanismes qui permettent à certains individus de briser ce cycle intergénérationnel” (conf Mémoire Maîtrise universitaire ès sciences en Psychologie Devenir parent après l’inceste Le cycle intergénérationnel de l’abus sexuel-Ratti Annaïse)

Les relations incestueuses, laissent des séquelles très lourdes regroupées en trois catégories : les problèmes physiques, les problèmes psychologiques et les problèmes relationnels et conjugaux : L’anxiété, la peur, le stress, la dépression, la faible estime de soi, les problèmes somatiques, les maladies mentales, l’agressivité, les problèmes sexuels, les problèmes de comportement, toutes ces conséquences, surgissent lorsque l’on rentre dans une relation d’intimité conjugale.
Les conseillers conjugaux et familiaux, assistent souvent à la révélation ou à la prise de conscience du  trauma, nous sommes le receptacle de confidences bien souvent terribles …

Comment aider des personnes à s’aimer et à aimer, lorsque l’amour chez l’un ou l’autre ne signifie que : trahison, humiliation, traumatisme, maltraitance …

Notre accompagnement sera alors, après avoir profondément compatis, d’orienter ces personnes vers des thérapeutes qui les aideront à se reconstruire. Le conjoint est aussi à accompagner, lui qui subit aussi, mais par procuration, une agression violente …

Je suis heureuse, voir soulagée, que toutes ces histoires sortent ! il est enfin temps de défendre, de protéger nos enfants. De dénoncer, de sanctionner ces adultes qui depuis tant d’années, sous couverts parfois de « culture »(conf «Pensée 68 et pédophilie»Luc Ferry),  ont bousillé, par leurs jeux pervers, l’innocence et la candeur de trop d’enfants.