Education affective relationnelle et sexuelle : Parents 1er éducateurs ?

EDUCATION AFFECTIVE RELATIONNELLE ET SEXUELLE : « Les parents les premiers éducateurs ? »

C’est LA grande phrase répétée, re-répétée dans les rapports sur l’EARS (éducation affective relationnelle et sexuelle), par les établissements scolaires, les associations de prévention, par les parents eux-mêmes. Elle permet de rassurer tout un chacun quant au fait que les parents restent, à priori …, ceux qui ont le dernier mot sur ce sujet .

Mais pour certains parents ce  n’est peut-être pas aussi simple …

Dans mon cabinet de conseillère conjugale et familiale, je travaille avec les histoires de nombreux parents face à leurs propres problématiques sexuelles, affectives et relationnelles …

Ces hommes et ces femmes abîmées dans leur corps, leur cœur, leur tête, sont parents. Ils sont appelés à transmettre des messages sécurisants, des messages qui prônent le bonheur …

Encombrés par leurs blessures, leurs traumatismes, leurs croyances, leurs imaginaires, ils sont éprouvés dans leurs relations, tout d’abord envers eux-mêmes et vis-à-vis des autres.

Mais vous me direz, et c’est vrai, que je ne vois que les personnes qui souffrent, qui doutent, qui pleurent …

Voilà 15 ans que j’exerce ce métier et ce « panel » me semble représentatif d’un grand nombre de personnes.

Comment alors, accompagner les enfants, lorsque soit même on est empêtré dans ces difficultés ?

Les enfants sont des éponges, même si nous ne leur partageons pas notre intimité, les inconscients se parlent …. Et ils ressentent forcément (sans en avoir conscience) qu’une part de nous, n’est pas heureuse.

Sur le thème de la sexualité et sans avoir forcément vécu de traumatismes :

 « Une majorité de femmes souffrent souvent, sans le savoir, de ne pas avoir la vie sexuelle qu’elles souhaitent : être à l’aise avec les sensations, pouvoir les ajuster à celles du partenaire, bénéficier ainsi des vertus reconstituantes du partage amoureux. … » (D. Flaumenbaum – Gynécologue : femmes desirées, femmes désirantes).

Il en est de même pour les hommes, frustrés de ne pas se sentir aimés, regardés et désirés, ils vivent leurs frustrations qui s’expriment (ou pas), de manières parfois trop violentes …

En ce qui concerne l’affectivité, la relation,

comment accompagner les enfants au milieu de la tourmente d’une séparation ? Quels mots pour eux, lorsque l’amertume, la colère, la tristesse envahissent l’un ou l’autre des conjoints, confrontés à l’infidélité, au manque d’attention, d’amour etc …Comment être alors les premiers éducateurs de nos enfants ?

L’intervenante en EARS (éducation affective relationnelle et sexuelle) que je suis, ne peux que s’étonner du manque d’investissement des parents lors des multiples propositions d’informations que les intervenants font à l’égard des parents, lors de la présentation des interventions dans les écoles/collèges et lycées de leurs enfants.

Combien de réunions à 3/4 parents, de conférences avec juste une 15ene de parents présents … alors que nous  leur présentons ce qui va être dit dans ces interventions, nous leur retournons aussi ce que leurs enfants nous disent sur ce qu’ils pensent des ces différents thèmes.

Désintérêt, peur d’être jugé, pudeur, pas envie d’être renvoyé à ces propres souffrances ?…

Tous les parents aspirent à ce que leurs enfants vivent un rapport à la sexualité, à l’affectivité, au relationnel, qui les rendra heureux.

Mais lorsque dans son propre couple, dans sa propre famille, ce n’est pas ce qui est vécu, il est bien difficile de transmettre cette vision épanouissante.

Laissons alors la place aux intervenants formés, (surtout renseignons nous sur les associations, c’est une façon de s’impliquer), qui interviennent, afin que les enfants apprennent qu’ils sont acteurs de leur bonheur, qu’il n’y a pas de fatalité, mais de l’espérance …

Ils ne pourront qu’être profondément reconnaissants envers leurs parents, conscients que ces derniers les autorisent, à vivre leurs propres relations affectives et sexuelles, comme on la rêve entre 9 ans et …90 ans 😉 !