COMMENT PARLER DE LA MORT À NOS ENFANTS ?

Laurence vient de perdre son père.
Elle est mère de 3 enfants âgés de 13 ans, 10 ans et 4 ans.
Elle sait l’affection que ces enfants ont pour ce grand-père et se demande avec beaucoup d’appréhension comment leur annoncer que leur grand-père est mort.

Bien sur les enfants de Laurence seront très affectés. Surtout le plus grand qui réalise peut être plus que les autres que son grand-père n’est plus là.

Comment trouver les mots justes pour leur annoncer la mort de leur grand-père.
Elle n’ose alors même pas employer ce terme de  « mort », il lui paraît trop brutal !
Faut il que ces enfants voient le cercueil ? Assistent à l’enterrement, viennent au cimetière ?

Le questionnement de Laurence est tout à fait entendable, elle projette sur ses enfants son propre chagrin, sa propre peur devant cette étape de la vie qui reste un véritable mystère, qui pousse chaque personne à se questionner sur le sens de la vie.

Aujourd’hui il faut absolument être heureux, le souci du développement personnel passe par le souci parfois exagéré de la recherche du bonheur, occultant alors ce qui fait souffrir.
Pourquoi vouloir à tout  prix éviter à nos enfants des sentiments tels que la tristesse, le chagrin ? On voudrait les épargner, repousser à plus tard ! Mais un enfant doit apprendre à vivre avec des sentiments, des émotions qui peuvent lui être désagréables, lui faire de la peine.
La mort fait partie de notre vie, le fait d’en parler dés l’enfance, leurs permet de l’apprivoiser, de s’y préparer.

Ce qui  touche nos enfants dans ces moments là, c’est nous : nos propres réactions.

Osons nous pleurer devant nos enfants, ou alors retenons-nous nos larmes pour ne pas leur faire de peine ?

Ils ont besoin de voir notre chagrin.

 Exprimer notre tristesse devant eux, leur en parler, leur permet d’exprimer la leur et de mettre des mots sur leur chagrin. En nous voyant ainsi, nous leur donnons la possibilité de venir à tout moment, dans les instants difficiles de leur vie, nous  confier leurs soucis, ce qui leur pèse sur le cœur.

Certains enfants peuvent avoir une attitude déconcertante, ne s’autorisant pas à laisser couler leurs larmes. Plusieurs raisons se cachent derrière ce comportement : la peur de faire la peine à leurs parents, la volonté de se retenir comme eux : être courageux. Ces larmes retenues les « rattrapent » d’une façon ou d’une autre plus tard sous des formes diverses : cauchemars, comportements difficiles, agressivité etc.…

L’indifférence de certains face au chagrin est aussi très déconcertant : que se cache t-il derrière ?
Lors de mes entretiens, il m’arrive de rencontrer des adultes n’ayant pas « digérer » un deuil lorsqu’ils étaient enfant.

Aidons-les alors, avec beaucoup de délicatesse à exprimer leurs sentiments, leurs émotions. Employons les mots simples qui feront tomber leur peur. Cela ne peut qu’aider nos enfants à mieux faire ce travail de deuil.

Ne cachons pas la mort à nos enfants ainsi que les étapes qui suivent un décès.
Faisons leur confiance et comme l’explique Agnès Auschitzka, psychologue : « L’enfant peut tout supporter, il y a des drames beaucoup plus traumatisant que le deuil » pourvu qu’on leur explique avec les mots justes.

Nous sommes bien sur les seuls juges de ce qui est bon ou pas pour nos enfants, alors en toute honnêteté, essayons de démêler ce qui nous fait peur à nous, de ce qu’il est important de vivre pour nos enfants, afin que leur imaginaire dans ces moments là ne prennent pas le pas sur ce qui se vit réellement.
Amenons-les ainsi à accepter tout d’abord tous les petits deuils de la vie comme ceux qui les toucheront beaucoup plus.

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